Voilà,
Empire des Vaincus avalé en presque une journée (donc 440pages aujourd'hui, alors que j'ai mis cinq jours à en lire 200... vive le week-end !)
Première impression, comme toujours, mitigée, bien que ça soit plus du mitigé positif, contrairement au tome précédent, et aux 4 et 5.
Tout d'abord, les points positifs. L'histoire, bien évidemment. J'ai trouvé le peuple introduit, les Bandakar, très intéressant, d'autant plus qu'ils ne sortent pas de n'importe où et ne sont pas une excuse de plus pour étaler les prouesses de Richard... Bien que certaines explications m'ont paru un peu fumeuses (en fait, je le dis sincèrement, je n'ai rien compris : le coup de la frontière courbe par exemple. Impossible à visualiser --') au moins ont-ils un rapport avec l'Histoire de ce monde et surtout, permettent de donner un peu plus de poids à Jennsen. Car c'était surtout sur ce point que j'avais peur : en effet, après nous avoir saoulé pendant un tome entier avec la jeune fille, Goodkind aurait très bien pu la passer à la trappe ou la faire tuer dans les premières pages... ou pire, ne rien nous dire du tout de cet étrange "don". Bon, rien de tout ça heureusement : Jennsen est présente, elle a son rôle à jouer, et elle est aussi pénible que son frère. Tout va bien alors
De plus l'action est bien dosée, il y a du suspens (oui oui, on se demande comment Richard va finir par se sortir de ce pétrin !! ^^) et des épreuves pas toujours faciles.
Autre côté positif, le fait que tout se soit pas concentré exclusivement à mettre Jagang en déroute. Certes, en sauvant les Bandakar, Richard et sa bande mette un peu à mal Jagang, mais après plusieurs tomes centrés sur son armée et sur la guerre, ça fait un peu du bien de s'éloigner de tout ça et d'aller s'occuper d'autre chose. Bon, malheureusement, Goodkind ne nous épargne pas les descriptions dégueulasses de viol, torture et j'en passe, à croire qu'il aime ça... Bref.
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Ah si, par contre je regrette qu'on ne sache finalement pas plus comment Nicholas a été créé. Bon, je parle pas forcément qu'on nous décrive par le menu toutes les tortures auxquelles il a été soumis, mais cette espèce de Chapardeur est vieille de trois mille ans je crois... J'aurais aimé un peu plus de précision, parce qu'au final, c'est pas commun et on passe un peu vite.
De plus, même si on sait que ça va bien se terminer, les héros sont pour une fois réellement mis en difficulté, et ne s'en sortent qu'in-extremis :
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Zedd et Adie capturés et torturés, Richard empoisonné (ce qui ne l'empêche bien évidemment pas de tuer des dizaines de soldats de l'Ordre à chaque combat, comme s'il était en parfaite santé), Kalhan qui se fait enlever (quoi que bon là... On y croit pas vraiment) et un adversaire - Nicholas - qui semble vraiment infaillible (quel héros ce Richard, arriver à terrasser un ennemi aussi puissant si facilement... *ironie*)
Enfin, pour terminer, des personnages secondaires sympathiques (Owen, Anson, Rikka, Nicholas) et le retour d'ancien (Chase) même si, encore une fois, on pourra parfois regretter que Goodkind délaisse les intrigues à côté, et donc les personnages, pour ne se concentrer que sur Richard. Bon, vu la longueur du livre, ça se comprend qu'il ne puisse pas vraiment extrapoler à côté, ne gardant que l'essentiel, mais bien des passages, à mon avis, auraient pu être raccourcis de l'aventure des deux amoureux... Enfin, c'est pas moi l'auteur hein !
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Je regrette quand même qu'on ne suive pas plus Verna ou bien Anna et Nathan, qui au final, sont là juste pour la galerie. Cette sous-exploitation des personnages secondaires est au final assez lassante.
Bon, après, côté points négatifs...
Tout d'abord, la mentalité des Bandakars. Personnellement, elle m'a légèrement énervé, d'autant plus qu'elle était le terrain parfait pour les grands discours de Richard... Autre point qui m'a également plus qu'agacé. Dans grand nombre de livres, quand le héros doit faire un long discours, l'auteur nous épargne les arguments et non fait un rapide résumé, plus ou moins rapide, de ce qu'il a dit à son auditoire. Là non, c'est bon, on a le droit au discours complet à chaque fois. A tel point qu'au bout d'un moment, et c'est la première fois que j'ai eu cette impression, je me sus demandé qui vraiment Goodkind cherchait à convaincre. Ce peuple fictif ou nous lecteurs, bien réels? Dire que c'était agaçant est donc un peu faible : je n'aime pas spécialement lire des livres où on m'explique, plus ou moins indirectement, pendant des dizaines de pages comment je devrais penser et réagir. Parce qu'en fin de compte, c'est ce que nous fait Richard : une belle démonstration pleine d'arguments pour qu'on pense comme lui. Ecoeurant.
A part ça, bien évidemment, le point qui m'embête encore, c'est le dosage un peu bancal de l'histoire. C'est vrai, j'ai dit plus haut, il y avait de l'action, de l'émotion, etc. ce qui fait qu'on ne s'ennuyait pas trop. Mais encore une fois, l'intrigue met du temps à se mettre en place, il se passe plein de choses mais sans que ça ait vraiment trop de rapport avec l'histoire, on sait pas quand les ennuis vont arriver, quand tout va finalement commencer à devenir plus sérieux. Et pouf, résolution en dix pages, comme d'habitude. On nous sort une explication fumeuse, Richard découvre la vérité en dix secondes alors que ça l'a tué pendant des semaines et voilà, tout le monde est content ! Bon, c'est un peu frustrant de voir avec quelle facilité au final Goodkind fait sortir ces personnages du pétrin.
Je passerais par contre sous silence les résumés de dix pages pour chaque événements déjà passés, les rappels longs et inintéressants sur combien Richard et Kalhan s'aiment et sont passés proches d'être séparés à jamais et sont contents d'être ensemble et c'est trop dur la vie sans l'autre; alors qu'au final, la seule chose que j'aurais aimé qu'on me rappelle, c'était cette histoire de statue avec Cara, donc je ne me souviens que dalle (et dont je ne me souvenais pas plus à la fin du tome 7.)
Conclusion :Au final, un livre dans la lignée du tome 6 : de l'action, des révélations, l'histoire avance, mais on est toujours confronté à des points négatifs qui plombent le récit et le rende bien moins attractif et intéressant qu'il pourrait l'être. Avec un peu moins de discours pompeux, et un peu plus de concentration sur d'autres personnages et d'exploitation de certaines bonnes idées (la chute de la Forteresse du Sorcier, la capture de Zedd et d'Adie, l'empoisonnement de Richard qui aurait pu l'handicaper un peu plus), afin d'éviter l'indigestion de Richard, on en aurait pu en faire un très bon livre.
Le gros point positif reste quand même que, à la fin de livre, on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer maintenant, ce qui était pas franchement le cas du dernier (ou si, juste par curiosité pour voir comment Goodkind allait enchaîner après son tome sans Richard) ou d'autres tomes plus médiocres qui m'avaient carrément donné envie d'arrêter la série. Là, au moins, j'ai hâte de savoir comment Richard va appliquer toutes ses belles théories pour vaincre le terrible Jagang. Car au final, ça fait quand même un bail que Richard et ses troupes combattent le terrible empereur sans arriver à lui faire ne serait-ce qu'un peu mal.
Là aussi, c'est frustrant : autant je n'aime pas les résolution type
Deus ex machina en deux temps trois mouvement histoire de plier l'affaire, autant je n'aime pas non plus que ça traîne en longueur, que ça n'avance jamais pour au final se résoudre en deux coups de cuillère à pot. J'espère donc que la trilogie qui termine cette série fera accélérer les choses et qu'on arrêtera de tourner en rond et de sauver des peuples sortis du passé ^^
Bref, ce tome mérite presque son 4 étoiles.
Finalement, cette première partie ne s'est pas terminée si mal ! (Après la frayeur de milieu de cycle, on pouvait quand même s'attendre à tout...)