Terreur

1845, Vétéran de l'exploration polaire, Sir John Franklin se déclare certain de percer le mystère du passage du Nord-Ouest. Mais l'équipée, mal préparée, tourne court; le Grand Nord referme ses glaces sur Erebus et Terror, les deux navires de la Marine royale anglaise commandés par Sir John. Tenaillés par le froid et la faim, les cent vingt-neuf hommes de l'expédition se retrouvent pris au piège des ténèbres arctiques. L'équipage est, en outre, en butte aux assauts d'une sorte d'ours polaire à l'aspect prodigieux, qui transforme la vie à bord en cauchemar éveillé. Quel lien unit cette "chose des glaces" à Lady Silence, jeune Inuit à la langue coupée et passagère clandestine du Terror? Serait-il possible que l'étrange créature ait une influence sur les épouvantables conditions climatiques rencontrées par l'expédition? Le capitaine Crozier, promu commandant en chef dans des circonstances tragiques, parviendra-t-il à réprimer la mutinerie qui couve? Désigné comme l'un des dix meilleurs livres de l'année 2007 par Entertainment Weekly et USA Today, Terreur arrive enfin en France. S'inspirant d'une histoire authentique - celle de l'expédition Franklin, qui passionna l'Angleterre victorienne -, Dan Simmons livre un roman sombre et grandiose, d'une intensité dramatique et d'un souffle exceptionnels.

J'attendais avec impatience ce livre depuis la fin d'Olympos, il y a de nombreux mois. Dire que j'ai compté les jours lorsqu'est arrivé Septembre ne serait pas exagéré la chose. J'avais enfin la chance inespérée de pouvoir lire un Simmons dès les premiers jours de sa sortie, chose que j'avais lamentablement raté pour Olympos, paru des mois avant que je me décide à me lancer dans cette fresque grandiose (Ilium m'ayant été offert.)

J'ai adoré les 650 premières pages de ce livre. Les 40 dernières m'ont laissé un peu sur ma faim, me surprenant et me confondant : après avoir passé des années avec l'équipage du Terror et de l'Erebus, a être confronté à leur problèmes au quotidien, à souffrir avec eux, à me réjouir lorsqu'une bonne et maigre nouvelle venait éclairer leur vie froide et misérable... le tour qu'à pris le récit m'a tout bonnement laissé perplexe. La fin m'a donc un peu déçue, certes, mais le reste en vaut largement le coup.

Spoiler:

Tant pis, tant pis : un livre ne peut pas être parfait.

L'histoire racontée est tout bonnement fabuleuse et parfois complètement surréaliste - comment une centaine d'homme a pu survivre ainsi, dans des conditions misérables sous des températures impossibles ? Sincèrement, j'ai eu parfois du mal à le croire, tant cela me semblait relever de la pure imagination. Je ne sais pas si certaines expéditions ont terminé ainsi, s'il y a eu des survivants pour raconter ce qu'ils avaient vécu, mais survivre ainsi, en ne mangeant quasiment rien, affaibli par la maladie et effectuant des tâches épuisantes...

Spoiler:

Mais qu'importe ! Ce n'est pas ce que l'on retiendra du livre.

En tout cas, l'histoire est très bien racontée, le fait d'adopter différents points de vue pour raconter les événements rend au final très bien, et permet de s'attacher plus aux personnages secondaires que si le récit n'était centré que sur une seule personne.
Les moments qui m'ont le plus ému d'ailleurs, sont tous les moments où ces personnes que l'on suit depuis des mois, que l'on a appris à connaître - car pour chaque personne que l'on suit un tant soit peu est racontée son histoire brièvement, ce qui fait que l'on ne lit pas l'histoire d'un personnage uniquement représenté par un nom et un prénom - se voient enfin confronter à la mort, choisissant le moment où elle viendra ou subissant simplement leur destin.

Spoiler:

Sincèrement, en y repensant, j'en ai encore les larmes aux yeux... ce qui m'arrivent assez rarement lorsque je lis un livre.

Ce n'est pas le meilleur Dan Simmons que j'ai lu, mais cela reste néanmoins un excellent livre. Cela me prendrait trop de temps d'énumérer tous les passages, toutes les choses qui m'ont plut dans ce livre, tellement il y en a. Et tant pis si j'ai mis pas loin de deux semaines à le terminer : il en valait largement le coup.